Le Colonel Chabert- Honoré De Balzac / Dessin de Bertall. |
Les morts et les vivants
L’immersion
dans l’œuvre balzacienne nous fait rapidement comprendre pourquoi il
est et restera un très grand écrivain. Ses romans et ses nouvelles nous
plongent dans un passé décrit avec justesse. Il n'omet pas le contexte
et prend toujours grand soin au « plantage du décor ». Le lecteur n’a
aucun mal à faire évoluer les personnages dans son esprit, à les
imaginer conversant, s’aimant ou se haïssant.
Le
Colonel Chabert ne fait par exception à cette règle. Il s’agit d’une
nouvelle qui illustre l’ironie du sort face à la mort, aussi honorable
qu’elle puisse être. Un homme tombe sur le champ d’une grande bataille.
Mais contre toute attente il revient pour ainsi dire à la vie. La grande
faucheuse, coquine dans le cas présent, le laisse esseulé, démuni et
blessé. Ni nom, ni argent, ni reconnaissance.
Comme
à son habitude, Balzac nous peint des personnages aux traits de vérité,
pétris dans le moule d’une profonde humanité même si dans ce cas ils
manquent parfois de profondeur d’esprit. Ne vous fiez pas aux premières
pages un peu indigestes à mon goût, car une fois montés dans le train de
l’histoire vous ne descendrez plus.
Le Colonel Chabert n’est pas homme banal et sa bataille posthume mérite qu’on s’y attarde.
Je ne vous en dis pas plus. Une seule phrase encore, celle de Derville : « Toutes les horreurs que les romanciers croient inventer sont toujours en-dessous de la vérité. »
Je ne vous en dis pas plus. Une seule phrase encore, celle de Derville : « Toutes les horreurs que les romanciers croient inventer sont toujours en-dessous de la vérité. »