Colline, Jean Giono (1929)

Quatrième de couverture:

Un débris de hameau où quatre maisons fleuries d'orchis émergent des blés drus et hauts. Ce sont les Bastides Blanches, à mi-chemin entre la plaine et le grand désert lavandier, à l'ombre des monts de Lure. C'est là que vivent douze personnes, deux ménages, plus Gagou l'innocent. Janet est le plus vieux des Bastides. Ayant longtemps regardé et écouté la nature, il a appris beaucoup de choses et connaît sans doute des secrets. Maintenant, paralysé et couché près de l'âtre, il parle sans arrêt, « ça coule comme un ruisseau », et ce qu'il dit finit par faire peur aux gens des Bastides. Puis la fontaine tarit, une petite fille tombe malade, un incendie éclate. C'en est trop ! Le responsable doit être ce vieux sorcier de Janet. Il faut le tuer ! Dans Colline, premier roman de la trilogie de Pan (Un de Baumugnes, Regain), Jean Giono, un de nos plus grands conteurs, exalte dans une langue riche et puissante les liens profonds qui lient les paysans à la nature.

Un chef d'oeuvre poétique

Tel un peintre exposant son talent, Giono nous dévoile une œuvre poétique avec ce premier roman de la trilogie de Pan (Un de Baumugnes, Regain).
La beauté des mots est présente tout au long du texte, elle envoûte le lecteur pour le plonger dans cette ambiance paysanne où le dieu des bergers d'Arcadie est secrètement à l’œuvre.
L'histoire est simple, la plume virtuose.
Gondran, Jaume, Maurras, Gagou et les autres vivent au Bastides blanches, "un débris de hameau où quatre maisons fleuries d'orchis émergent des blés drus et hauts". Un jour, le chat noir apparait et annonce une série de catastrophes qui menace leur survie. Mais qui est responsable? Ne serait-ce pas Janet, ce vieux fou à demi-mort dans son lit qui se délecte du sort que la Colline réserve aux Bastides? Il faut en finir.
Un grand moment de littérature, une écriture précise et un sens de la description digne d'un très grand homme.

Textes choisis:

".. les nues légères, tout à l'heure rosées, bleuissent doucement ; toute le poussière blanche du soleil se dépose dans une coupe de l'horizon, l'ombre de Lure monte."

"Les heures sont faites d'un grand rêve où dansent les eaux d'argent"

"Et voilà, couché devant leurs pas, le squelette du village. Ce n'est qu'un tas d'os brisés sur lequel s'acharnent le vent. Le long fleuve d'air mugit dans les maisons vides. Les ossements luisent sous la Lune. Au fond du vent, le village est immobile dans la houle marine des herbes."

"Le galet de la lune roule sur le sable du ciel".

"Leur tête est trouée par la couleur élargie des yeux et le gouffre de la bouche."

"Depuis elle pousse sa tête rouge à travers les bois et les landes, son ventre de flamme suit ; sa queue, derrière elle, bat les braises et les cendres."

"La flamme bondit comme une eau en colère."

Pas de Ebook pour cette oeuvre, en revanche j'ai trouvé une nouvelle (ici) qui doit être fort sympathique.

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