Germinal, Emile Zola (1885)

Fils de Gervaise Macquart et de son amant Lantier, le jeune Étienne Lantier s'est fait renvoyer de son travail pour avoir donné une gifle à son employeur. Chômeur, il part, dans le Nord de la France, à la recherche d’un nouvel emploi. Il se fait embaucher aux mines de Montsou et connaît des conditions de travail effroyables (pour écrire ce roman, Emile Zola s'est beaucoup documenté sur le travail dans les mines).

Il fait la connaissance d'une famille de mineurs, les Maheu et tombe amoureux de la jeune Catherine. Mais celle-ci est la maîtresse d'un ouvrier brutal, Chaval, et bien qu'elle ne soit pas insensible à Étienne, elle a à son égard une attitude étrange.

Lorsque la Compagnie des Mines, arguant de la crise économique, décrète une baisse de salaire, il pousse les mineurs à la grève. Il parvient à vaincre leur résignation et à leur faire partager son rêve d'une société plus juste et plus égalitaire.

Lorsque la grève éclate, la Compagnie des Mines adopte une position très dure et refuse toute négociation. Affamés par des semaines de lutte, le mouvement se durcit. Les soldats rétablissent l'ordre, mais la grève continue. Lors d'un mouvement de rébellion, de nombreux mineurs défient les soldats qui se mettent à tirer sur les manifestants : Maheu, l'ouvrier chez qui Étienne avait pris pension, est tué.

Les mineurs se résignent à reprendre le travail. C'est alors que Souvarine, un ouvrier anarchiste, sabote la mine. Quelques mineurs meurent. Étienne, Catherine et Chaval, son amant, sont bloqués dans la mine. Chaval provoque Étienne qui le tue. Il devient enfin l’amant de Catherine qui meurt dans ses bras avant l'arrivée des sauveteurs. Étienne sort vivant de cet enfer et repart pour vivre plus paisiblement à Paris.Un jour, Étienne l'espère, il en est persuadé, les ouvriers vaincront l'injustice…
(résumé Wikipédia) 

Plongeon dans les corons
C'est avec Germinal que je commence la saga des Rougon-Macquart et je n'ai pas été déçue. Un vrai plaisir à lire, même si ce n'était pas facile de composer avec le vocabulaire minier. Les personnages sont mis en scène avec talent, l'écriture est abrupte, presque violente. Etienne, Catherine, le Maheu, la Maheude et tous les autres survivent plus qu'ils ne vivent. Ils traversent le temps comme des étoiles filantes en espérant, parfois, que leur sort s'améliore... en vain.

La lecture de cette œuvre dans la période socialement instable que nous traversons permet de mesurer l'importance qu'ont eu les luttes sociales, mais aussi leurs échecs...

Le film... c'est une autre histoire. Ce n'est pas un mauvais film, mais il était sans doute très difficile d'adapter à l'écran une œuvre aussi dense, fournie et complexe. J'ai été relativement déçue, au point de regarder la dernière heure en pointillé. Beaucoup de choses manquent ou sont trop peu présentes:
- Jeanlin le chenapan et sa caverne d'Ali Baba regorgant de milles victuailles alors que les grévistes sombrent littéralement dans la plus triste misère,
- Alzire qui aide sa mère à la maison et qui est emportée par la faim,
- la famine et la misère (qui me semblent beaucoup mieux retranscrites dans le livre),
- les sentiments de M. Hennebeau et le fait qu'il envie les mineurs car ils sont sans doute plus heureux que lui qui a l'argent mais pas l'amour,
- la longue attente de Catherine et d’Étienne dans la mine qui s'inonde,
- la grève,
- ...
Mais tout cela est sans doute la conséquence du passage de la plume à la caméra.

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