Lady Chatterley, D.H. Lawrence (1973)


Le livre que j'ai en ma possession (photo cintre, collection "Livre Club des Tuileries" - Les cent un chefs-d’œuvre du génie humain) constitue la première version de l’œuvre de D.H. Lawrence:
- Version I: Lady Chatterley
- Version II: Lady Chatterley et l'homme des bois
- Version III: L'amant de Lady Chatterley (la plus connue)

N'ayant pas lu les versions II et III de l’œuvre de Lawrence, il m'est difficile de comparer, je ne me risquerai donc pas à le faire.


Cet extrait de la critique d'Esther Forbes donnera certains éléments de comparaison:
"Dans cette première version, il est purement et simplement un romancier. [...] Dans le premier projet, l'essentiel du drame repose dans la difficulté de rapports intimes entre individus et entre classes. Ce désir de rapprochement est toujours déçu. Même dans l'union de Constance et de Parkin [Mellors dans les autres versions], ceux-ci atteignent difficilement la véritable intimité de leur amour presque animal. C'est une étude très nette des différences sociales. [...] Dans la première version, Clifford, la mari de Lady Chatterley est un homme amoindri, mais qui supporte courageusement son épreuve et se préoccupe de sa femme. A mesure que Constance se rapproche de Parkin, elle aime de moins en moins Clifford, mais il reste un personnage vrai. [...] Dans la première version, l'intérêt du lecteur se concentre sur le garde-chasse Parkin, l'un des meilleurs personnages de Lawrence. C'est un petit homme sympathique, aux fières moustaches, amusant, sentant le terroir. C'est un solitaire. Ses sentiments antisociaux ont été exaspérés par un mariage malheureux (cette mégère qui est dans toutes les versions). Ses haines profondes ne se sont pas apaisées dans sa liaison avec Lady Chatterley. Il ne trouve d'apaisement qu'à la fin en se consacrant au parti communiste. ..."
Une des notes rédigées par Jean-Paul Trutt (visible ici) est très intéressante à ce sujet.

Premier manuscrit réussi
Dans cette version, Lady Chatterley est une jeune femme embrasée par le feu de la passion. Elle l'aime, son Parkin. La distance sociale est décrite avec habileté et on pénètre facilement dans la psychologie de cette Lady. On embrasse l'ambiance de cette région minière, peuplée d'hommes et de femmes malgracieux mais authentiques, qui séduisent une âme ennuyée de sa vie de château.
L'édition que j'ai eu l'opportunité de lire comportait de nombreuses fautes, ou orthographiques, ou de frappe, et cette dimension a quelque peu abîmée ma vision de l’œuvre.
Mais dans l'ensemble, Lawrence dépeint des personnages attachants, vrais, et saisissables.
Cet œuvre à sa place dans la collection "Livre Club des Tuileries" les cent un chefs-d’œuvre du génie humain.

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