Ma vérité sur la planète, Claude Allègre (2007)

Une fois encore, nécessité oblige, Claude Allègre remet les pendules à l'heure car, s'il est inopportun pour l'avenir de notre société d'accorder le moindre crédit aux marchands d'illusion, il est tout aussi urgent de mettre un frein aux pleurnicheries écologiques.
En bon pédagogue, après avoir fustigé, il nous présente un calendrier de propositions. Parmi celles-ci:
- développons les OGM qui permettront aux plantes résistantes de résister à la pénurie d'eau et d'éviter les engrais;
- requérons la biodiversité dans nos rivières et nos forêts;
- encourageons une architecture économique combinant énergie solaire, pompe à chaleur et économie d'énergie domotique;
- imposons la voiture hybride ou électrique et accélérons l'utilisation des piles à hydrogène;
- développons l'énergie nucléaire de quatrième génération.
Vive l'écologie moteur de la croissance.
A bas l'écologie de la peur et du déclin.

Il est important de mettre un frein à la sur-médiatisation alarmiste des enjeux environnementaux, qui ne donne pas la parole à tous ceux qui se battent au quotidien pour faire changer les choses.

A t-on déjà vu un documentaire de vulgarisation présentant le travail de ceux qui mettent en place les plans d'action pour la protection des captages d'eau potable?

Qui sait comment sont gérées les eaux usées urbaines? De nombreuses discussions m'ont convaincu que la plupart des gens ne savent pas comment de l'eau potable arrive à leur robinet, et comment leurs "déchets" sont évacués et traités.

Pourquoi le tri sélectif est-il aussi important? Parce que la réutilisation efficace des matériaux est l'une des solutions face à la raréfaction des ressources.

Pourquoi ne peut-on pas arrêter l'utilisation des pesticides du jour au lendemain? Imaginez un monde où le pétrole ne serait plus distribué à l'échelle mondiale. Toutes les infrastructures qui composent nos pays s'écrouleraient: plus d'approvisionnement des villes, plus de transport de marchandises et de personnes, ...
L'arrêt brutale de l'utilisation des pesticides aurait des conséquences tout aussi alarmantes: baisse de la productivité, impossibilité de subvenir aux besoins alimentaires du pays, arrêt des exportations, ...
L'arrêt n'est pas la solution, l'utilisation raisonnée des pesticides, et par extension de toutes les technologies développées depuis la Révolution industrielle est la seule attitude à adopter.

Ce sont ces sujets qui devraient être au centre du débat politique. Pour se mettre en ordre de bataille face aux enjeux environnementaux, sociétaux et économiques du XXIe siècle (raréfaction des ressources naturelles et conséquences géopolitiques à l'échelle mondiale, explosion démographique, complexification du monde par le développement des réseaux de communication, ...), il faut initier une prise de conscience globale et une envie collective de comprendre le fonctionnement du monde pour se donner les moyens d'offrir aux générations futures un monde meilleur.

La plupart des propositions de Claude Allègre sont réfléchies et bien argumentées. Certaines analyses et propositions sont fondamentales, et méritent à elles seules la lecture de cet essai.

Il est néanmoins nécessaire de garder à l'esprit ses propres opinions et de ne pas considérer comme paroles d’Évangile les propos de Claude Allègre.

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